mercredi 15 août 2012

In Rome, do as Woody Allen does

Hey, il reste quelqu'un ? Youhouuu ? Allez, revenez, aujourd'hui je vous parle de To Rome with love !


Vous en avez probablement entendu parler : papy Woody Allen a tourné son dernier spot de pub pour l'office du Tourisme de Rome l'été dernier. Je vous racontait même comment j'étais tombée par hasard sur l'équipe du film, piazza di Spagna, dans la chaleur des derniers jours d'août.
Bon très vite : le film est sympa, drôle, niais, léger, mais ce n'est pas de ça que je voudrais vous parler. 
J'ai habité à Rome. Je l'ai arpenté en tout sens. Je connais la ville. Je peux donc être le trouble fête qui dit à mi-voix dans l'ombre du ciné "n'importe quoi ..." "c'est pas comme ça" "mais non tu prend la via del corso puis à droite et basta !"
Alors j'ai listé pour vous :
Les trucs-que-c'est-n'importe-quoi dans To Rome with love :

- Le policier qui régule la circulation piazza Venezia :
Au début du film, on voit un mec perché sur une estrade réguler le trafic d'une des places les plus fréquentées de Rome, piazza Venezia. Alors, rétablissons les choses : non, ça n'existe plus. La raison ? Il faudrait changer le mec tout les six mois parce qu'il décèderait d'un cancer avancé du poumon.
Pourtant, le trafic y est archi dense et c'est un beau bazar, comme on peut même le voir sur les images de google satellite (je vous laisse aller regarder, j'ai utilisé tout l'espace de stockage gratuit du blog donc je ne peux plus poster d'images ...)
Autre petit truc : le flic prétend voir Michelangelo descendant les marches du Capitole. D'une, c'est physiquement impossible. De deux, quel romain actif se balade aux heures de bureau entre le capitole et la fontaine de Trévi ? En costard au mois d'aout ? Sans transpirer ? En restant un pur beau gosse ? Je vous assure, je n'en ai jamais vu.

- L'appart étudiant bourgeois au trastevere  :
Parlons un peu de la réalité immobilière à Rome. Déjà, presque tout le monde est en coloc. Je n'ai connu personne vivant dans un studio. Ensuite, beaucoup de jeunes partagent une chambre (camera doppia) pour des motifs économiques. Car oui, une chambre, c'est très cher dans la ville éternelle. Certes ce n'est pas Paris, mais le loyer d'une chambre seul oscille entre 400 et 600 euros. Et je vous parle de quartiers abordables, pas du trastevere.
En gros, comme d'habitude, Woody ne filme que de gros bourgeois d'étudiants bien habillés qui possèdent une trois pièces dans les quartiers chics et une table d'architecture. Viens donc nous voir dans nos chambres, Woody, en pyjama, l’œil pâteux fixé sur un manuel d'occasion pendant que de la main on boulotte distraitement des pâtes de la veille. Adieu, glamour.

- Se perdre dans les rues :
Au début, un des personnages se met en quête d'un coiffeur et se perd complètement dans rome, errant de la via del Corso à la piazza del popolo pour finir dans le ghetto. Je tiens à le dire : elle est vraiment pas douée. Au début, je ne parlais pas italien et je ne me suis jamais autant perdue. Je tenais à le dire.

- Allez, les copains, on va s'introduire dans les ruines la nuit, trop fun ! 
Elle crois quoi, Elen Page ? Être une rebelle trop originale ? Mais bon, quand l'Office du Tourisme donne les clés, c'est un peu plus tranquille. Parce que oui, on a essayé, bien entendu, de s'introduire dans les ruines de nuit. J'étais avec un pote, à Circo Massimo vers 3h30 du matin. Selon les dires de mon ami "il y a un trou entre deux barreaux". On cherche, donc. On contourne la grille maintes fois. Rien, pas de trou. Escalader ? No way, y a du fil barbelé partout. On est rentrés à la maison bredouilles et le lendemain on y est retournés, mais par l'entrée officielle, cette fois.
Ah, la magie du cinéma. 


Bien entendu, je critique parce que je peux faire un peu la belle, Moâ, j'ai vécu à Rôôôme chère Madâââme ! Mais je sais très bien que le cinéma de Woody Allen ne cherche pas forcément le réalisme, mais qu'au contraire il se complet dans une réalité fantasmée, légère et amusante (surtout les derniers films de papy le Touriste). D'ailleurs, il a été contacté par Jérusalem qui aimerait bien rebooster son nombre de visiteurs annuels en redorant son blason, rien que ça !
(lire à ce sujet : sur l'exprès
sur courrier international)




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mardi 24 juillet 2012

Derniers instants à Rome ...

... mais en excellente compagnie ! Ceci est probablement mon dernier article écrit depuis la ville éternelle/aux sept collines/du pape/de la carbonara/... C'est triste, fou, étrange, mais ça, j'en parlerais dans un autre article, que j'écrirais quand le temps m'en sera donné. En attendant, place à deux supers amis d'amour qui restent jusqu'au 31 et avec qui je quitterais la ville. En gros, ça va être la semaine de toutes les dernières fois, pour faire tout ce que je n'ai pas eu le temps de faire jusque là, pour faire un million de photos ... en rentrant en France, je raconterais tout ici ... si j'en ai le courage !

ps : aujourd'hui je suis blog du jour sur 1blog1jour ! Wahou la classe, merci à eux :) 

Victor dans toute sa forme !

et Manu avec qui j'essaie toujours de faire de la magie avec le feu 
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mardi 17 juillet 2012

Le feuilleton des examens

Ah, les examens ... douce période pendant laquelle on ne s'ennuie guère ! Surtout en Italie, à Rome, Sapienza, faculté de Lettres et de Philosophie, département d'études italiennes, 4 ème étage, deuxième couloir, à gauche. Oh, non, on ne s'ennuie pas !
Aujourd'hui, je me suis réveillée vers 9 heures afin de me rendre à la fac pour un oral prévu à 10h30. J'imprime la "ricevuta", document que la prof doit signer si je réussit l'épreuve. Je prend le métro, j'arrive à l'heure (même pas une petite grève ? ah pardon on n'est pas vendredi).
Dans le couloir, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens. La prof, une petite vieille un peu frêle se hisse sur les marches d'un escalier et commence le traditionnel appel qui précède les oraux en Italie. Au bout de quelques instants, j'entends sa voix buter contre un nom aux consonances tudesques, puis s'exclamer :
" - Mais vous savez que vous, les erasmus, vous ne pouvez pas passer cet examen ?!"
WHATWHATWHAT ??!!? Il s'agit de la dernière session, si je ne peux pas le passer, il me manque 12 crédits, je n'obtiens pas ma licence et je vais préparer des hamburgers chez mcdo au lieu de partir à Lille en master. Je vais pleurer.
" - Mais, comment ça ? Pourquoi ?
- Parce qu'il s'agit de l'examen d'un cours qui a eu lieu en 1911, précise la prof
- Euh ... on est au XIX ème siècle !, s'exclame une voix au fond
- Oui, c'est pareil, c'est un examen d'un cours de 2011, de l'année dernière, vous ne pouvez pas le passer, c'est comme ça.
- Et comment on fait, alors ?
- Vous revenez en septembre."
HEIIIING ?
" - Mais madame, on y est plus, nous, en septembre !
- Bon, débrouillez vous avec le bureau erasmus, moi, en tout cas, je ne vous fais pas passer."

ma réaction

Heureusement, j'avais mon porte bonheur avec moi et la fortune nous fut clémente. Le bureau erasmus était ouvert

le ... le bureau erasmus est ouvert ? pour de vrai ?

" - Ah, la signora F*** ... oui, elle nous fait souvent le coup. Bon alors vous prenez ce document, elle doit le remplir, le signer et le tamponner après votre exam, puis sur internet, il faut qu'elle vous inscrive au cours de l'année 2012. Si elle refuse, vous lui dites de nous téléphoner. Ca va aller."

Ouf. Les employés des relations internationales sont souvent gentils, heureusement. On était mal, on se sent un peu mieux.
Retour au 4ème étage. La prof débarque, scotche sur le mur une liste de noms longue comme 4 feuilles A4 mises bout à bout. On l'attrape au vol :
" - Madame, on a réglé ça avec les relations internationales, il faut que vous ...
- Basta, s'ils ont trouvé une solution, d'accord, oui, oui ..."
Et elle s'en va. Oké. On s'approche de la liste de noms, et là, ravie, je découvre qu'en fait, je suis 75ème sur je-sais-pas-combien et que je ne passe que vendredi. Gé-nial.
Mais ne partez pas, mon histoire ne s'arrête pas là ! Oh non.
L'allemande et moi discutons, il s'avère qu'elle est très sympa, qu'elle viens de Heidelberg et qu'on a choisi d'étudier le même roman que moi. On partage tranquille nos points de vue quand arrive une étrange personne : une grecque, complètement décoiffée, en tongs et mini short, précédée par une odeur entre mille reconnaissable, celle de l'alcool.

"Hi, gi-girls"
La meuf est à la bourre, elle comprend pas un mot d'italien, et quand on essaie de comprendre son problème, elle se met à gueuler :
"I just want a fucking signature ! You know ! Just a fucking signature !!"
Slow down, girl. On fini par comprendre qu'elle considère que les erasmus ne sont pas supposés aller en cours, qu'ils n'ont pas à lire les livres ni à étudier, et que les crédits leur sont dus. La meuf raconte n'importe quoi, elle dit qu'elle n'a pas l'intention de répondre aux questions de la prof :
"We're erasmus, you believe we're supposed to study or what ?!"
Ben, euh, en fait ... c'est le principe d'une mobilité étudiante, c'est que tu vas dans un autre pays pour étudier. Mais elle ne s'arrête pas là, et s'allume une cigarette en plein milieu du couloir, avant de proférer, super fort et en crachant sa fumée au visage de tous :
"Italians are all ignorants ! They don't know english ! They're stupids ! What are they doing at school ?!"
Ca y est, tout le monde la regarde, et par la même occasion, nous regarde.

"what the fuck do you want ?!"


 On réussit à la pousser dehors ou elle finit sa cigarette pendant qu'on affiche des sourires gênés en regardant alentour. Quand elle revient, elle n'est pas pour autant calmée.
Arrive alors la prof. La grecque se jette sur elle. Sans préambule, elle lui sort, dans un italien très approximatif :
" - Hey ! Moi je fais pas examen, je pas tudié. Je veux signature ! Juste signature !
- Mais vous savez que vous êtes obligée de passer l'examen et que vous devez avoir des connaissances pour obtenir cette signature ...
- Non, je erasmus, et erasmus n'étudient pas. Comme ça, normal. Nous pas travailler. Mais je veux signature." 
Et là ... la prof, complètement vénère, se met à gueuler sur la grecque que son comportement est intolérable, et qu'elle ne signera rien du tout. La grecque passe alors en mode guedin et se met à insulter la prof en grec. Les deux se crient dessus, tout le couloir regarde, la bouche cousue, jusqu'à ce que la grecque parte en hurlant dans sa langue à plein poumons. Méchante ambiance.

Bon là j'ai souhaité bon courage à l'allemande pour passer derrière un pareil scandale et je m'en suis allée ... pour mieux revenir vendredi, en espérant que la tempête se sera apaisée.
Je vous l'avais dit que pendant les exams en Italie, on ne s'ennuie jamais ...


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lundi 16 juillet 2012

Caffè ghiacciato

Un peu de vocabulaire d'italien de saison pour commencer : ghiaccio (glace, glaçon), ghiacciato (glaçé). Je sais, dans la moitié nord de la France il fait un temps pourri, mais pour ceux qui vivraient dans un coin où il fait chaud, voici mon dernier truc pour me rafraîchir :

le caffè ghiacciato !

C'est super facile à faire, c'est bon et c'est frais. Parce que par 38° on a pas forcément envie de se boire un expresso brûlant. Allez, c'est parti ! 

1/ Munissez vous d'une vraie cafetière. Je ne veux pas faire ma snob, mais le café filtre, c'est vraiment pas terrible. Pas besoin non plus de vendre un rein et d'acheter la cafetière de l'ami Georges qui surconsomme en capsule d'aluminium. Non, une cafetière à l'italienne, appelée Moka, fait du bon café, et ne coûte rien. 

(mon moka a perdu le manche mais tout les mokas sains d'esprits en possèdent normalement un)

Le principe, donc, c'est de mettre de l'eau dans la partie inférieure, du café dans la partie intermédiaire et de refermer en serrant bien fort. On met le tout sur le feu et 5 minutes après, quand on entend des bruits de crachotements, il faut éteindre vite vite sinon ça s'appelle un café brûlé. Et ça, c'est pas bon. 

2/ Pendant que le café monte, trouvez un récipient qui ferme bien (un pot de nutella vide peut faire l'affaire, par exemple). Mettez-y des glaçons, pas trop mais pas trop peu non plus. A vous de voir selon la quantité de café que vous préparez, en fait. 
Ajoutez aux glaçons une ou deux cuillères de sucre en poudre. 



3/ Dès que le café est prêt, versez-le sur les glaçons, fermez le pot, et secouez très fort jusqu'à ce que la glace ait fondu. Secouer permet de faire une belle mousse. 


4/ Ben ... buvez-le



Je retourne réviser, demain c'est exam sur la littérature italienne du XX ème siècle (glups). A la prochaine pour de nouvelles aventures !
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